lunes, 27 de abril de 2009

Novecento : pianiste - Alessandro Baricco














NOVECENTO : pianiste – ALEXANDRO BARICCO –Edit. Gallimard –Paris

Alessandro Baricco, écrivain et musicologue, est né à Turin en 1958. Dès 1995, il a été distingué par le prix Médicis étranger pour son premier roman Châteaux de la colère. Avec Soie, il s’est imposé comme l’un des grands écrivains de la nouvelle génération. Il collabore au quotidien La République et enseigne à l’École Holden, une école sur techniques de narration qu’il a fondée en 1994 avec des amis.

L’auteur de ce livre nous dit que ce texte avait été écrit pour un comédien et un metteur en scène. Ils en ont fait un spectacle qui a été présenté en juillet de 1994 au festival d’Asti en Italie. Il a aussi l’impression que ce texte serait à mi-chemin entre une vraie mise en scène et une histoire à lire à voix haute. Il aime bien l’idée que quelqu’un la lira.

Toute cette histoire se déroule au milieu de l’Océan, dans un paquebot, le Virginien. Celui qui m’apprit ça, c’est Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento, le plus grand pianiste qui ait jamais joué sur l’Océan. On jouait trois ou quatre fois par jour pour tout le monde, pour les rupins en classe de luxe, pour ceux des secondes, et pour les émigrants aussi mais sans uniforme.

Le Virginien c’était un bateau extraordinaire, unique en son genre, sous le commandement du capitaine Smith, homme d’une grande sagesse ; de Paul Siezinsky, le pilote, ancien prêtre polonais, un peu aveugle ; de Bill Joung, notre radio, grand jouer d’échecs et manchot ; de notre médecin du bord le docteur Klausermans… et de Monsieur Pardin, notre chef-cuisinier, arrivé directement de Paris. Croyez-moi, des bateaux comme celui-là vous n’en trouverez pas d’autres. L’orchestre ATLANTIC JAZZ BAND composée par une clarinette, un banjo, une trompette, un trombone, une guitare et enfin, au piano…. Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento, le plus grand.

C’est un marin appelé Danny Bodmann qui l’a trouvé une matin dans une boîte en carton. Il devait avoir dans les dix jours, il ne pleurait même pas. Quelqu’un l’avait laissé dans la salle de bal des premières classes sur le piano. Mais il n’avait pas l’air d’un nouveau-né de première classe. Danny Bodmann c’était un nègre de Philadelphie, un géant d’homme, magnifique à voir. Il lui a donné son nom : Danny Bodmann mais il a ajouté T.D. Lemon comme c’était marqué sur la boîte en carton et en plus Novecento pour dessiner le nouveau siècle, Mille-neuf-cents.

Mais un jour pendant une tempête, au milieu de l’Océan il se prit en plein dos une poulie devenue folle. Il mit trois jours à mourir. Il était tout cassé à l’intérieur, impossible de le réparer. C’est ainsi que le vieux Danny mourut sur la septième course de Chicago. Novecento était un gamin qui a resté su sa vie sans sortir du bateau.

Quand ils sont arrivés à Southampton pendant la fin de la traversé pendant laquelle Danny était mort, le capitaine décida qu’il était le moment de mettre fin à telle situation de plaisanterie. Mais Novecento, il avait disparu jusqu’à que le bateau est reparti pour Rio de Janeiro. Après quelques jours il a réapparu d’une manière assez mystérieuse.

Une nuit on a aperçue Novecento qui jouait un diable de musique dans la salle de bal des premières. Novecento s’arrêta de jouer et il regarda au commandant et lui dit : « Au cul le règlement »

Il avait connaissance des grandes villes sans avoir descendu jamais du bateau. Il parlait des grands monuments de Londres ou Paris en détail. Il avait de génie pour ça. Il savait écouter, il savait lire, pas de lire. Il lisait les gens. Une fois on lui a demandé pourquoi ne descendait en terre, sans rester toujours dans la prison flottante.

Quand il jouait, ceux qui descendaient du bateau parlaient d’une musique bizarre, et d’un pianiste qu’on aurait dit qu’il avait quatre mains pour jouer le piano.

En résumé, Novecento né lors d’une traversée, à trente ans, n’a jamais mis le pied à terre. Navigant sans répit sur l’Atlantique, il passe sa vie les mains posées sur les touches noires et blanches d’un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n’a appartient qu’à lui : la musique dont l’écho se répand dans tous les ports qu’il arrive sans descendre à terre.

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