Dans ce blog je vais ècrire mes opinions sur des affaires littéraires : commentaires et reflexions sur les dérniers livres que je viens de lire.
lunes, 26 de octubre de 2009
LA GRAMMAIRE EST UNE CHANSON DOUCE
LA GRAMMAIRE EST UNE CHANSON DOUCE
Erik Orsenna, de l’Academie française
Erik Orsenna,Conseiller d’État,président du Centre international de la mer et membre de l’Academie française depuis 1998. Il a écrit huit romans dont La Vie comme à Lausanne (Prix Roger Nimier 1978) et L’Exposition coloniale (Prix Concourt 1988).
Erik Orsenna nous ramene dans une monde fantastique et plein de mystére, une meonde oú les mots sont d’êtres vivants qui des relations comme nous les humains.
L'œuvre
Jeanne, dix ans, voyage beaucoup avec son frère aîné Thomas, quatorze ans. Leurs parents, divorcés, vivent chacun d'un côté de l'Atlantique. Un jour qu'ils se rendent en Amérique, le frère et la sœur sont pris dans une tempête inouïe ; leur bateau fait naufrage. Seuls rescapés, Jeanne et Thomas échouent miraculeusement sur une île inconnue. C'est alors qu'ils réalisent qu'ils sont devenus muets, privés de mots : ils ne peuvent plus parler ! Accueillis par Monsieur Henri, un musicien poète et charmeur, ils vont découvrir un territoire magique, où les mots sont des êtres vivants, où ils ont leur ville, leurs maisons, leur mairie et leur… hôpital ! Une promenade à laquelle Jeanne vous convie. C'est une promenade dans la ville des mots, pleine d'humour et de poésie, où les règles s'énoncent avec légèreté. Les tribus de verbes et d'adjectifs, les horloges du présent et du passé s'apprivoisent peu à peu, au rythme des chansons douces de Monsieur Henri.
Extrait :
Les mots dormaient. Ils s’étaient posés sur les branches des arbres et ne bougeaient plus. Nous marchions doucement sur le sable pour ne pas les réveiller. Bêtement, je tendais l’oreille : j’aurais tant voulu surprendre leurs rêves. J’aimerais tellement savoir ce qui se passe dans la tête des mots. Bien sûr, je n’entendais rien. Rien que le grondement sourd du ressac, là-bas, derrière la colline. Et un vent léger. Peut-être seulement le souffle de la planète Terre avançant dans la nuit.
Les mots s’organisent en tribus, comme les humains. Et chaque tribu a son métier. Le premier métier, c’est de designer les choses, poser sur toutes les choses du monde une étiquette, pour s’y reconnaître. C’est le métier le plus difficile. Les mots chargés de ce métier terrible s’appellent les noms. Il y a des noms qui étiquettent les humains : ce sont les prénoms.
Les autres tribus de mots devaient lutter pour se faire une place, par exemple, la toute petite tribu des articles. Son rôle est simple et assez inutile. Les noms et les articles se promènent ensemble tous le temps. Les noms ont d’autres copains de voyage, ce sont les adjectifs. Son premier métier c’est de désigner les choses. Les mots doivent poser sur toutes les choses du monde une étiquette, pour s’y reconnaître. C’est le métier le plus difficile.
Les mots ont des oreilles très sensibles. Ils ne se mêlent pas au autres. Ils restent toujours ensemble. C’est la tribu des pronoms. Les pronoms ne sont pas seulement prétentieux. Ils peuvent se montrer violents. En attendent un remplacement, ils perdent leur patience.
Les mots sont comme nous. Ils semblent de peur. Ils s’enfuient au moindre bruit suspect. Jeanne et son frère Thomas auraient tant voulu surprendre les mots en rêvant pendant qu’ils dorment. Ils aimeraient tellement savoir que qui passe dans la tête des mots.
Ils s’approchent d’un bâtiment qui éclairait une croix rouge. C’était l’hôpital pour les mots. Il n’y a pas d’accueil ni d’infirmiers dans un hôpital de mots. Monsieur Henri me jeta un bref regard et décida d’entrer. Comme en réponse, un bruit très faible se fit entendre. Par deux fois. Un gémissement très doux. Il passait sous l’une des portes, telle une lettre qu’on glisse discrètement, pour ne pas déranger.
Ils ont visité l’école des mots. Une classe entière de professeurs suivaient l’une de ces fameuses cures de soins pédagogiques. Pauvres professeurs ! La date de contrôle s’approchait. L’épreuve qu’ils redoutaient le plus était le glossaire, une liste de mots imposée par le ministère avec des définitions terribles.
Ils ont eu l’occasion de connaître le directeur de l’école des mots. C’était le plus gentil des hommes mais avait une air triste. Il aimait tellement les mots, qu’il s’occupait d’eux jour et nuit, qu’il oubliait de manger.
Ils ont connus aussi d’autres tribus. Les verbes, les maniaques du labeur, du travail. Ils n’arrêtent de travailler. Un verbe ne peut pas se tenir tranquille, c’est sa nature. Vingt- quatre heures sur vingt-quatre heures, ils travaillent.
Les mots sont de petites bêtes sentimentales. Ils détestent que deux êtres humains de s’aimer. Pour eux le désamour, c’est du silence qui s’installe sur la terre. Et les mots haïssent le silence.
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