SOIE - Roman d’Alessandro Baricco.
Alessandro Baricco, écrivain et musicologue, est né à Turin en 1958. Dès 1995, il a été distingué par le prix Médicis étranger pour son premier roman Châteaux de la colère. Avec Soie, il s’est imposé comme l’un des grands écrivains de la nouvelle génération. Il collabore au quotidien La République et enseigne à l’École Holden, une école sur techniques de narration qu’il a fondée en 1994 avec des amis.
Hervé Joncour avait fini par gagner sa vie grâce à une profession insolite. Il achetait et vendait des traits à soie. En réalité, Hervé Joncour achetait et vendait des vers à soie quand ces vers étaient encore sous la forme d’œufs minuscules, d’une couleur jaune ou grise, immobiles et en apparence morts. Lavilledieu était le nom de la bourgade où vivait Hervé Joncour.
Pour éviter les ravages des épidémies qui affectaient souvent de plus en plus souvent les élevages européens, il allait acheter les œufs de vers de soie jusque de l’autre coté de la Méditerranée, en Syrie et en Égypte.
Baldabiou était aussi l’homme qui, huit ans plus tôt, avait changé la vie d’Hervé Joncour. C’était à l’époque où les premières épidémies commençaient à attaquer la production européenne de vers à soie. Il a invité Hervé chez lui pour l’animer à surmonter ce problème Un mois plus tard, Hervé partit pour l’Égypte, pour retourner deux mois plus tard avec des milliers d’œufs maintenus dans deux grandes boîtes en bois.
Après cette expérience, Baldabiou l’a proposé faire un voyage jusqu’à la fin du monde, le Japon, pays qui était effectivement à l’autre coté du monde. Les commerçants chinois, hollandais et anglais avaient essayé maintes fois de rompre cet isolement absurde, mais n’ont pas réussi á mettre en place un réseau de contrebande.
Baldabiou connaissait toutes ces histoires mais il savait que cette île ´tait pleine de vers à soie.C’était une île où pendant deux cents ans aucun commerçant chinois n’est parvenu à entrer.
Hervé Joncour partit avec quatre-vingt mille francs-ors et les noms de trois hommes que Baldabiou lui avait procurés : un chinois, un hollandais et un japonais. Il a traversé toute l’Europe, il franchit les monts Oural, il traversait la Sibérie jusqu’à le lac Baikal pour finir à coté de l’Océan. Un navire de contrebandiers hollandais l’amène au Japon où il a connu à Hara Kei à la ville de Shirakawa.
Hervé a fait quatre expéditions au Japon pour acheter des œufs sains. Il a été choqué par les deux mondes différents, celui de son pays et celui du Japon. D’autre une histoire d’amour et une guerre entre les pouvoirs japonaises. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles.
Après son quatrième voyage, Hervé retrouve sa femme Hélène qui souhaitait sa présence. Tous les œufs qu’il avait emmenés avaient éclos. Baldabiou l’a demandé le raconter la vrai histoire, la vraie raison de cet échec, la vrai histoire de ses voyages.
Au début de la nouvelle année, 1866, le Japon autorisa officiellement l’exportation des vers à soie. Pendant la décennie suivante, la France irait jusqu’à importer pour dix millions de francs d’œufs japonais. La soie artificielle serait brevetée en 1884 par un français nommé Chardonnet.
Hervé Joncour vécut encore vingt-trois années, serein et en bonne santé. Il a continué à vivre en Lavilledieu dans sa maison. Il administrait sagement ses biens. Une fois l’an, il faisait le tour des filatures, pour chercher la soie à peine née.
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